Connaissez-vous les nombreux danger qui me menace ?
… abeilles en danger, humanité en danger !
En France, depuis les années 80, les abeilles sauvages disparaissent de nos campagnes : plus de 40 % des espèces de pollinisateurs invertébrés – notamment les abeilles et les papillons – sont en voie de disparition.
LES CAUSES DE CE DÉSASTRE
LES PESTICIDES
Tous sont toxiques pour les insectes, même les herbicides et les fongicides.
Les insecticides, fréquemment utilisés en enrobage des graines et souvent systémiques, diffusent leur principe actif dans toutes les parties végétatives de la plante (pollen compris).
En butinant, l’abeille absorbe les toxines dont les effets sont variables selon les doses ingérées.
L’intoxication peut être aigüe :
> perte rapide des capacités d’orientation de l’abeille et impossibilité de retrouver sa ruche.
> mort dans les 24 heures si la dose létale est atteinte.
> mort après plusieurs jours d’ingestion lors des récoltes ou quand le pollen stocké en fin d’été est consommé au printemps suivant.
Mais l’intoxication est le plus souvent chronique :
> dysfonctionnement de l’équilibre interne de la colonie d’abeilles, modification des interactions phéromonales qui régissent une grande partie de ses activités.
> baisse de l’immunité et hypersensibilité à des virus bénins pouvant entraîner la mort des abeilles et de la colonie.
SOLUTIONS POSSIBLES
> le développement de l’agriculture biologique, exempte de pesticides chimiques.
> la consommation maximum d’aliments issus de l’agriculture biologique.
LES MALADIES CONTAGIEUSES ET LES PARASITES
Le varroa
C’est un acarien visible à l’œil nu qui s’est transmis de l’abeille d’Asie à notre abeille européenne au début des années 1980. Ce parasite a gagné la totalité des départements français, et même Belle-Île dans les années 90. Il provoque des dommages considérables dans les ruches qu’il infecte, s’attaquant aux ouvrières adultes, mais également aux larves. La femelle varroa, très prolifique, pond ses œufs dans les cellules de couvain, et les jeunes
parasitent les larves pour se développer à leurs dépens.
SOLUTIONS POSSIBLES :
> des traitements biologiques existent (acides organiques, thymol)
> La sélection naturelle permettrait d’obtenir, en quelques années, des souches d’abeilles résistantes.
Le petit coléoptère de la ruche,
Aethina Tumida.
C’est un parasite ravageur des colonies d’abeilles présent dans plusieurs pays répartis sur tous les continents. Sa multiplication peut entraîner un affaiblissement ou la mort de la colonie. Se nourrissant du couvain, du miel et du pain d’abeilles, il détruit les cadres des ruches et entraîne une fermentation du miel. L’introduction en France de ce danger sanitaire de première catégorie est très redoutée, d’autant qu’il a été découvert en 2014 dans le sud de l’Italie. Sa dissémination est actuellement limitée à la région de la Calabre. En juillet 2022, un foyer a été confirmé dans un rucher à la Réunion.
La loque américaine
Il s’agit d’une affection du couvain. Les spores sont transmises aux larves au moment du nourrissement larvaire, le couvain moisit. C’est une maladie très contagieuse, qui est présente dans le monde entier. Une ruche infectée est une ruche perdue. Il n’existe pas de traitement mais le « transvasement sanitaire » peut sauver les abeilles d’une colonie encore forte. Une grande vigilance de l’apiculteur à l’apparition des symptômes peut donc limiter les dégâts.
LE FRELON ASIATIQUE
Importé de Chine dans des poteries, il est arrivé en Aquitaine en 2004 et s’est très rapidement développé sur tout le territoire français. C’est en 2014 que le premier nid à été détruit sur la commune de Locmaria (Kerzo).
Il peut être agressif s’il est dérangé, surtout quand le nid secondaire est fabriqué dans une haie ou un roncier. C’est un redoutable prédateur pour les abeilles qu’il utilise comme source protéique afin de nourrir ses larves.
Il recherche aussi du sucre comme source d’énergie. Une colonie de frelons asiatiques consomme une douzaine de kg d’insectes en une saison !
La multiplication des nids rend chaque année (surtout en fin d’été) la vie di cile et stressante pour les abeilles qui restent impuissantes tout en limitant leurs sorties.
SOLUTIONS POSSIBLES
> la pose de pièges entre mars et mai permet de piéger des reines fondatrices.
> le repérage et la destruction des nids sont aussi souhaitables mais souvent trop tardifs
> d’autres techniques existent pour tenter de limiter l’impact du Frelon asiatique sur les colonies : harpe électrique, muselière, entrée de ruche tubée, etc.
LE SYNDROME D’EFFONDREMENT DES COLONIES D’ABEILLES
aussi appelé CCD : Colony Collapse Disorder
Il reste inexpliqué. Subitement, les ruches se vident de leurs abeilles sans que l’on ne retrouve aucun cadavre à proximité. Ce syndrome est très préoccupant en raison de l’importance écologique de l’abeille en tant que pollinisatrice. Les études en cours montrent que plusieurs causes sont responsables de cette disparition progressive :
pesticides, infections parasitaires, maladies, pollution, réduction du nombre de eurs, changement climatique, émissions électromagnétiques, etc…
LE DÉRÈGLEMENT CLIMATIQUE
L’abeille, présente sur terre depuis 150 millions d’années, a déjà traversé de nombreuses périodes de changements climatiques (glaciations, réchauffements). Ces modifications importantes l’ont souvent contrainte aux déplacements, raison pour laquelle l’Abeille noire est installée encore aujourd’hui en Europe du Nord. Malgré leurs efforts pour limiter l’impact de ce dérèglement, qui semble-t-il, risque d’être rapide, les apiculteurs devront faire appel à la sélection naturelle. Là encore, ce sont les souches les mieux adaptées qui résisteront..
L’APICULTURE INTENSIVE
Même si les abeilles mellifères contribuent à la pollinisation des cultures et donc à la production agricole, l’agrandissement des cheptels et des fermes apicoles conduit à des effets délétères sur ces mêmes abeilles, mais aussi sur tous les pollinisateurs sauvages : en effet, tous ces pollinisateurs ont les mêmes besoins alimentaires et, dans certaines zones, lors de périodes de sécheresse par exemple, la concurrence peut être sévère. Dans la nature, les essaims sauvages respectent en général une distance de 300 mètres entre chaque nid.
Les apiculteurs professionnels installent parfois des ruchers de 40, 50, voire 70 ruches, qui seront déplacées en camion au gré des floraisons lors de transhumances…
EN FRANCE, DEPUIS 1995, PRÈS DE 30% DES COLONIES D’ABEILLES DISPARAISSENT CHAQUE ANNÉE.
LES ACTIVITES HUMAINES SONT RESPONSABLES DE LA DISPARITION DES ABEILLES.
L’ABEILLE EST UN BIO INDICATEUR, UN BAROMETRE DE L’ETAT DE L’ENVIRONNEMENT.
80% DES PLANTES CULTIVÉES EN EUROPE DÉPENDENT DES INSECTES POLLINISATEURS.